Victor, de la brigade mondaine by Maurice Leblanc

Victor, de la brigade mondaine by Maurice Leblanc

Auteur:Maurice Leblanc [Leblanc, Maurice]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Mystère - Crime - Policier
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2010-06-02T04:00:00+00:00


– 2 –

Elle fut exacte au rendez-vous. En la voyant arriver, il dit, entre ses dents :

« Toi, ma petite, je te tiens. De fil en aiguille, j’arriverai bien à ton amant. »

L’air d’une toute jeune fille, allègre, impatiente d’action, heureuse comme si elle venait à une partie de plaisir, elle s’était transformée, sans pourtant se déguiser. Une petite robe de lainage gris, assez courte, une toque toute unie qui laissait à peine voir ses cheveux… rien en elle n’attirait l’attention. Elle n’avait plus son allure de grande dame, et sa beauté éblouissante était soudain devenue discrète, adoucie et comme voilée.

Victor demanda :

« Décidée ?

– Toujours décidée à m’échapper de moi.

– Quelques mots d’explication d’abord, dit-il.

– Est-ce nécessaire ?

– Ne fût-ce que pour calmer vos scrupules.

– Je n’en ai pas, dit-elle gaiement. Nous devons tout bonnement nous promener, n’est-ce pas ? et cueillir… je ne sais plus quoi.

– Exactement. Au cours de la promenade, nous rendons visite à un brave homme, qui exerce en réalité le vilain métier de receleur… Avant-hier, on lui a remis un bracelet volé, qu’il cherche à vendre.

– Et que vous n’avez pas l’intention de lui racheter.

– Non. D’ailleurs il dormira… C’est un individu très régulier. Il déjeune au restaurant, rentre chez lui, et fait sa sieste de deux à trois. Sommeil de plomb. Rien ne le réveillerait. Vous voyez que la visite ne présente aucun aléa.

– Tant pis. Où habite-t-il, votre dormeur ?

– Venez. »

Ils quittèrent le petit jardin. Cent pas plus loin, il la fit entrer dans son auto qu’il avait placée le long du trottoir, et de façon qu’Alexandra ne pût en voir le numéro.

Ils suivirent la rue de Rivoli, tournèrent à gauche, et pénétrèrent dans un dédale de rues où il se dirigeait sans hésitation. La voiture était basse et le toit ne permettait point qu’on pût apercevoir le nom de ces rues.

« Vous vous défiez de moi, dit-elle, vous ne voulez pas que je sache où vous me conduisez. Toutes les rues de ce vilain quartier me sont inconnues.

– Ce ne sont pas des rues, ce sont des routes merveilleuses, en pleine campagne, dans des forêts magnifiques, et je vous mène dans un château merveilleux. »

Elle sourit :

« Vous n’êtes pas Péruvien, n’est-ce pas ?

– Parbleu, non !

– Français ?

– De Montmartre.

– Qui êtes-vous ?

– Le chauffeur de la princesse Basileïef. »

La voiture s’arrêta devant une voûte cochère. Ils descendirent.

Une grande cour intérieure, pavée, avec un bouquet d’arbres au milieu, formait un vaste rectangle bordé de vieilles maisons dont chaque escalier était marqué par une lettre. Escalier A… Escalier B…

Ils montèrent l’escalier F. Leurs pas résonnaient sur des dalles de pierre. Ils ne rencontrèrent personne. À chaque étage une seule porte.

Tout cela délabré, mal entretenu.

Au cinquième et dernier étage, qui était très bas de plafond, Victor tira de sa poche un trousseau de fausses clefs et un papier sur lequel il y avait le plan du logement, et où il montra à sa compagne l’emplacement de quatre petites pièces.

Il n’eut aucun mal à forcer la serrure.



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